« La beauté est dans les yeux de celui regarde. » Citation d’Oscar Wilde.

Le regard porté sur soi est souvent changeant. Une humeur à tendance joyeuse et apaisée peut rendre le regard bienveillant. A l’inverse, une humeur soucieuse et maussade peut induire un regard jugeant et parfois malveillant. Il est difficile de se voir « beau » ou « belle ». Excès de confiance ou excès de narcissisme, dans une société à la beauté lisse et retouchée, il s’avère souvent difficile de trouver beau.

J’ai assisté il y a quelques semaines à une conférence sur le corps proposée par l’association Clipsya intitulée « Corps figurés et métamorphose du corps ». Une réflexion autour de la beauté et de la manière dont elle est, à la fois véhiculée et perçue, a été abordée. Une photothérapeute a témoigné d’une partie de son travail. Elle reçoit des femmes, le plus souvent, pour faire une séance photo. Les femmes arrivent suite à un cadeau en précisant « je viens mais je vous préviens, je ne suis jamais belle sur les photos » et parfois « de toute façon, je suis moche ». La séance photo se déroule en deux temps. Un premier où les femmes sont photographiées dans leurs vêtements de tous les jours. Puis une deuxième déguisée. Au fil de la séance, les femmes se détendent et se prêtent au jeu. Vient le moment fatidique du développement des photos. Surprise, les femmes sont belles ! Leurs mots très pudiques tempèrent « la photo est belle ». Nous avons un « je suis moche » au départ contre un « la photo est belle » à l'arrivée. Il est difficile et certainement un peu honteux de dire et surtout d’assumer un « je suis belle ». Et pourtant le narcissisme a grand besoin d’être nourri.

Il est difficile de nourrir ce narcissisme lorsque la société communique les corps en papiers glacés à coups de retouches et de gommages des imperfections. La beauté devient de plus en plus lisse, de plus en plus « parfaite ». Le regard se focalise sur les défauts avec une volonté fréquente de les effacer ou bien de sculpter un corps à l’image que l’on souhaite. Peut-on se poser la question du défaut qui rend beau ? Après tout, les vrais gens de la vraie vie ne sont pas retouchés.

Une expérience menée par Dove® montre de quelle manière nous pouvons être centrés sur nos défauts. A quel point notre perception se fausse.