Paris Diététique, le blog

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche|Test

Mot-clé - Restriction Cognitive

Fil des billets - Fil des commentaires

jeudi 24 juillet 2014

Le mangeur régulé

L’Homme mange depuis la nuit des temps. Cela répond à un besoin vital, celui de se nourrir. Manger est une fonction très animale et instinctive pour la survie de l’espèce. L’organisme doit donc être conçu selon un de régulation des apports énergétiques au regard de ses dépenses et besoins. Pour guide, le corps humain, animal, possède une palette de sensations alimentaires : la faim, les envies spécifiques, le rassasiement, la satiété, le dégoût et l’écœurement.

  • La faim traduit le besoin d’énergie de l’organisme. Il vient signifier qu’il faut manger, ainsi d’une manière naturelle, on se met à la recherche de nourriture. Elle possède plusieurs intensités ; du petit creux à la faim de loup. L’intensité augmente quand il n’y a pas de réponse alimentaire. Elle apparaît puis disparait pour ensuite réapparaitre.
  • Les envies spécifiques traduisent un besoin physiologique nutritionnel particulier. En effet nous sommes omnivores, nous mangeons à la fois des aliments d’origine animale que végétale pour les besoins du corps. Lorsqu’un besoin particulier est présent, par exemple en protéines, l’envie de viande ou œuf ou poisson va se faire sentir. De la même manière, en cas de forte chaleur, des aliments frais et riches en eau sont préférés, comme les glaces, les smoothies, les salades composées.
  • Le rassasiement traduit la fin de la faim, son soulagement. Il intervient en fin de repas ou à la suite de la consommation d’un aliment. Il n’y a pas de relation proportionnelle entre l’intensité de la faim et l’arrivée du rassasiement. Il est en effet possible d’être rassasié après une petite quantité d’aliments alors que la faim était importante : « je ne comprends pas, je me rassasié(e) alors que je n’ai rien mangé. ». En revanche, il n’y pas de rassasiement en l’absence de faim au départ de la prise alimentaire.
  • La satiété traduit un absence de la sensation de faim. Le corps et satisfait et n’exprime pas le besoin de manger. C’est souvent le cas après un repas.
  • Le dégoût et l’écœurement viennent traduire un « trop », un excès d’apport par rapport aux besoins. Ce sont des sensations désagréables et gênantes. Elles surviennent soit à la suite d’un repas, soit après plusieurs repas riches en énergie comme lors des fêtes de fin d’année. Lorsqu’elles sont ressenties, l’idée est de se servir des autres sensations, pour réguler les repas suivants : quand (faim), quoi (envies spécifiques) et quantité (rassasiement).

Le mangeur régulé écoute ses sensations alimentaires, le plus souvent de manière instinctive et inconsciente. Les prises alimentaires sont fluides et détendues.

L’écoute des sensations alimentaires permet d’être à son poids de forme, le poids génétiquement défini pour chaque individu. Ce travail permet de manger librement selon ses envies. Il se mène en parallèle du travail autour de la restriction cognitive lorsqu’elle est présente.

mercredi 2 juillet 2014

La restriction quoi ?

La restriction cognitive. C’est une des formes de comportement alimentaire dérégulé, dans certains cas un trouble du comportement alimentaire, elle consiste à contrôler son alimentation intentionnellement dans le but de contrôler son poids. C’est en 1970 qu’elle fût définie pour la première fois par deux psychologues canadiens, Peter Herman et Janet Polivy. Nous la retrouvons aujourd’hui de manière très répandue sous des trais plus ou moins marqués, il en existe 4 stades : la restriction cognitive légère, modérée, sévère et décompensée. L’intensité de la restriction est définie par, la présence, ou l’absence, de sensations alimentaires, le degré de pensées autour des aliments et la place des émotions dans les prises alimentaires.

Restriction Cognitive

  • La restriction cognitive légère, les sensations alimentaires sont ressenties mais pas écoutées. « Il est 16h30, j’ai faim, je ne dois pas manger car je ne dois pas grignoter. »
  • La restriction cognitive modérée, les sensations alimentaires sont également ressenties et pas écoutées du fait de pensées et d’émotions négatives. « Je sens bien que je n’ai plus faim, le fromage est tellement bon que je n’arrive pas à m’arrêter. Pourtant je ne devrais pas, le fromage ça fait grossir. »
  • La restriction cognitive sévère, les sensations alimentaires sont absentes au bénéfice des pensées et du contrôle alimentaire exercé. « Je ne sais pas si j’ai faim ou envie de manger. Si je dîne, c’est parce que c’est l’heure. Je ne prends que des légumes, je mange léger. Les féculents le soir font grossir. »
  • La restriction cognitive décompensée, les sensations alimentaires sont totalement absentes et l’alimentation en perte totale de contrôle. « J’ai tout le temps envie de manger des aliments que je ne devrais pas sans réussir à m’arrêter. »


La restriction cognitive passe souvent inaperçue, elle répond aux règles alimentaires entendues dans les médias et parfois aux règles éducatives familiales. Lorsqu’elles sont légères, elles ne posent pas de problème particulier. C’est fréquemment à l’issue d’un évènement de la vie qu’elle est amenée à se développer. Un mariage où il faut entrer dans sa robe, une grossesse, des vacances particulièrement copieuses et appétissantes, évènements suite auxquels une prise de poids est constatée. En réponse arrive le régime, plus ou moins drastique, il consiste à contrôler l’alimentation pour revenir à un poids « normal ». Les apports caloriques sont restreints, le choix des aliments également et dans ces conditions, le poids peut, ou pas, diminuer. La restriction construit la frustration ; « Je mangerai bien un dessert mais ce n’est pas bon pour mon régime ». Le contrôle ne pouvant s’exercer de manière continue, le craquage guette et la lutte s’installe. Finalement, « Je n’ai pas pu résister », le craquage fini par arriver. Puis plusieurs car « Je ne suis plus à ça près », le poids perdu revient et même plus. Et ainsi de suite dans l'alternance entre contrôle et perte de contrôle…

La restriction cognitive se « traite ». L’Homme n’a jamais eu besoin de compter ses calories, ni de contrôler ses choix alimentaires pour manger et être en bonne santé. Il suffit de constater l’évolution des choix alimentaires depuis la préhistoire jusqu’à aujourd’hui et d’observer les traditions alimentaires culturelles. L’Homme a su diversifier son alimentation, élément fondamental pour la survie de l’espèce. Manger est un acte animal, vital et instinctif. Il répond à des sensations alimentaires telles que la faim, les envies spécifiques, le rassasiement et la satiété. Le but de l’organisme est de nous guider suffisamment bien pour nous permettre de nourrir correctement notre corps. Manger est plus un acte corporel que cérébral. Dès lors que les pensées et jugements alimentaires sont négatifs, il devient très difficile de laisser la juste place à l’alimentation, celle de nous nourrir. L’autre partie du travail consiste à reprendre les pensées et croyances alimentaires et les rendre bienveillantes.

Pour qu’un aliment soit bon à manger, il doit être bon à penser…